La saison des pluies commence en décembre, quelquefois fin novembre, parfois début janvier. C'est à ce moment que l'on plante les arbres, afin qu'ils bénéficient d'un arrosage régulier.
Les équipes demandant des arbres fruitiers seront donc prochainement réunies, à la fin des gros travaux de récolte de maïs et de haricots, c'est à dire à la mi-août. C'est à ce moment que nous connaîtrons les besoins des agriculteurs en arbres fruitiers. Les équipes envisagées à Chabima concernent les quartiers suivants :
L'association des Anciens de l'Ecole
primaire
Les Anciens ont décidé d'utiliser le terrain situé à l'est de l'école, ce terrain bordant la rivière Chabima, en le plantant en arbres frutiers. Ils nous ont d'eux-mêmes contactés pour solliciter notre aide. Il s'agit d'un quart d'acre de terrain soit une trentaine d'arbres environ.
Une équipe se situe au village même,
dans le quartier du marché.
Une autre équipe au lieu-dit
King'wenyu (je sais c'est imprononçable), ce quartier sur une hauteur
avant d'arriver au village proprement dit.
Le président de l'ONG FAID, Papaa, a contacté deux équipes au sud de Dar es Salaam, dans la région de la Côte (Pwani). Les lieux sont situés dans des villages différents mais voisins, à moins d'un kilomètre l'un de l'autre. Nous avons cependant rencontré deux attitudes radicalement différentes.
Au village de Tambani
La réunion s'est faite à côté d'une grande salle qui tient
lieu d'église et de salle de réunion. Pour ne pas froisser les
susceptibilités cependant nous nous sommes réunis sous un manguier. De
l'ONG FAID étaient présents le président, Papaa, le secrétaire Jose, la
trésorière Esther, Emanueli membre du bureau, résident de Chabima et moi.
Etaient présents également trois membres de l'ONG.
Les agriculteurs présents venaient de divers endroits du village, mais
sans avoir constitué d'équipe particulière.
Les modalités de notre aide ont été exposées, c'est à dire un financement
à cinquante pour cent des besoins. Si un arbre coûte 2 500 shillings (1
euro) l'acquéreur doit en financer la moitié.
Il a aussi été rappelé que nous ne financerions pas de produits chimiques,
ni engrais ni pesticides.
Par la suite nous n'avons pas eu de réponse favorable à part deux agriculteurs isolés. Les participants ont montré peu de motivation, peut-être s'attendaient-ils à une fourniture gratuite de semences ou d'engrais.
Au village de Vikundu
Nous y sommes allés le lendemain, Papaa, Emanueli et moi. Nous avons commencé par une visite des champs, un sol sableux composé de silice principalement, c'est à dire pauvre en nutriments.
Emanueli, habitué aux sols de son village, a alors réalisé la richesse des sols de Chabima.
Les agriculteurs étaient au nombre de sept, cinq hommes et deux femmes, qui avaient constitué une équipe de travail depuis de longues années. Deux d'entre eux avaient assisté à la réunion de la veille dans le village voisin. Ils se sont montrés enthousiastes, ont affirmé avoir quelques fonds en réserve. Un débat a commencé sur l'achat d'une pompe qu'ils utiliseraient à partir du mois d'août ou sur l'achat de fiente de poule qu'ils utiliseraient sur le moment, pour fertiliser les légumes.
Ils se sont alors retirés pour délibérer et sont revenus avec la décision d'acheter de l'engrais provenant de l'élevage industriel voisin. Nous avons alors avancé la somme de 375 000 shillings (150 euros) et après quelques jours ils ont pu avancer la même somme et acheter les 60 sacs d'engrais recherchés.
Baptisée Tuinuane, soit Redressons-nous, cette équipe a su montrer de l'organisation, un souci de démocratie, et une réelle volonté de s'en sortir.
Par la suite, à la mi-juillet, ils ont demandé s'il n'était pas possible d'acquérir également la pompe mais nous avons répondu que nous n'accordions qu'un seul projet par an.