Nouvelles Octobre 2024

Réfection des ponts

Nous nous sommes concentrés sur deux endroits, le premier étant la finition du pont de Chole, commencée en septembre, l'autre la réfection du radier de Mlolwa.

Le pont de Chole

Pour rappel le pont avait été emporté en avril lors des fortes pluies. Un pont en bois, avait été construit, provisoire bien sûr. Il a fallu refaire entièrement le pont, en cassant l'ouvrage qui gisait au fond de la rivière.

chole chole

chole chole

Le pont de Chole est maintenant terminé, avec une seule arche.

Le radier sur la Mlolwa

Le radier s'est petit à petit enfoncé puisque l'eau passait dessous et non dessus. Il s'est ensuite cassé au milieu, s'enfonçant davantage. Les ouvriers ont en fait conseillé de plutôt construire un pont à deux buses, comme l'on dit ici, soit à deux arches.

La première étape a été de casser la dalle du radier, dont nous avons récolté les pierres qui formait le soubassement, comme un hérisson sur une route. La quantité de pierres est comptée en "voitures", c'est à dire la quantité de pierres qui remplit l'arrière d'un pick-up. La construction a été estimée à six voitures, mais nous avons pu en récupérer deux sur la radier.

mlolwamlolwamlolwa            Les pierres sont extraites à la masse puis portées jusqu'au radier, à cinq cents mètres de là..

mlolwaLes pierres du hérisson sont récupérées. mlolwamlolwamlolwaLa dalle qui forme le tablier est en béton armé.mlolwamlolwamlolwa

De part et d'autre du cadre du pont ont été érigées les ailes, appelées les mains en swahili. En amont elles guident l'eau vers les arches et empêchent le délabrement de l'ouvrage. En aval elles guident l'eau plus loin de façon à préserver de l’affouillement.

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Le fond est dallé pour éviter le creusement du lit.            La partie gauche en train de sécher.              La partie droite est en cours de dallage.

kwa jasi L'ouvrage final

Le canal de la montée rouge

Les cultivateurs dont les terrains longent la route ont l’habitude de servir de celle-ci comme d'un canal d'irrigation. Malgré les remarques de tous ceux passant sur la route, certains se plaignant que même les vélos (chargés) avaient du mal à passer dans ce bourbier, le mal a empiré.

Au bas de la descente un canal est creusé tous les ans. L'an dernier j'avais apporté des planches, mais cette année le canal a été creusé plus profond. Ayant dû transporter Zakaria, sur béquilles, plusieurs fois à l'hôpital à Dar il était obligé de descendre de moto et de claudiquer jusqu'à la partie saine. Aucun des cultivateurs n'a montré de gêne à le voir claudiquer ainsi. Nous avons alors décidé de construire un petit pont pour enjamber le canal.

route à mlolwa Route à Mlolwa Route à MlolwaRoute à MlolwaPont de Chole  Canal de la montée rouge

La route est utilisée comme canal d'irrigation ou d'évacuation.                    Construction d'un passage recouvert de terre en 2023.

Canal de la montée rougeCanal de la montée rouge Canal de la montée rougeCanal de la montée rougeCanal de la montée rougeCanal de la montée rouge

La touche finale est le remblai des abords afin de passer facilement.

Le passage chez Jasi

Il s'agissait d'une dépression dans le sol dans laquelle coulait l'eau quand il pleuvait. Les pluies d'avril ont entraîné un tel creusement que le passage s'est transformé en ravine, dont je n'ai malheureusement pas de photos. Mikaeli avait construit une petite passerelle à la mode locale, c'est à dire un treillis en bois couvert de terre. Celui-ci a fini par s'effondrer en saison sèche et nous avions alors simplement comblé la ravine sur la largeur de la route. Le risque étant de voir la ravine à nouveau creusée avec les pluies nous avons donc construit ce passage.

kwa jasikwa jasikwa jasikwa jasikwa jasikwa jasi 

L'ouvrage est une dalle posée sur deux murets avec de courtes ailes en amont et en aval. Le béton n'est pas armé.

La buse chez Zege

La buse avait été emportée puis reconstruite. Les pluies d'avril avaient cependant affouillé l'un des côtés, qui a été consolidé avec des pierres et de la maçonnerie.

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Travaux à prévoir

L'un d'eux est le pont sur la Chabima, près de l'école. Déjà deux fois emporté par les eaux, il a été reconstruit par des bénévoles avec les planches restantes.

pont de l'écolekwa jasi

La troisième version du pont, en mai dernier.                                                             La version actuelle.

Je suis allé voir le chef de village, le maire, pour qu'il demande un financement à la préfecture afin de construire un radier ou un pont. Il m'a répondu que c'était impossible. Est-ce que je pouvais le financer ? J'étais prêt à financer les matériaux comme le ciment, les fers et la main d’œuvre mais le village devait fournir les pierres, le sable et le gravier. Le gravier et le sable à la rigueur, mais les pierres, les villageois n'accepteront jamais.

Nous en sommes là pour le moment. Ont eu lieu les élections municipales la semaine dernière, c'est lui qui est repassé. L'élu du quartier de l'école, celui qui est responsable de cette section de la route, est cependant un homme plus entreprenant qui a confié à Kimsi qu'il verrait le chef de village à ce sujet. Le directeur de l'école m'a aussi assuré qu'il lui en ferait part.

L'autre projet est la construction d'une dalle sur la montée rouge, mais je ne suis pas chaud pour le faire puisque au pied de celle-ci les cultivateurs de Mlolwa ont utilisé la route comme canal d'irrigation. Si à la rigueur nous nous y mettons, là aussi je demanderai que les matériaux locaux soient fournis par le village.

kwa jasi kwa jasi 

Cette colline est presque uniquement argileuse et devient une patinoire en avril et mai lorsque le sol est gorgé d'eau.

Le projet d'arbres fruitiers

Des affiches ont été placardées au niveau du marché. A Maguru le chef de village m'a informé que beaucoup de gens étaient intéressés. Quant à lui il était en pleine récolte d'oignons et était donc peu disponible. Ils étaient également en pleine élection.

afficheaffiche

Une affiche indique que nous sommes prêts à recevoir les commandes, l'autre mentionne le type d'arbres, le prix réel et le prix à payer.

Les Masaï

Vendredi dernier Kimsi a été informé en pleine nuit que des vaches étaient entrées dans son champ à Ndete. Il a pu connaître les  propriétaires des vaches , les a rencontrés. Il croyait au départ le préjudice énorme mais il a pu constater que cela s'élevait finalement à 70 000 shillings (25 euros). Avant même d'être payé, il y a trois jours, les vaches ont fait une nouvelle incursion, dévorant l'équivalent d'un sac entier, soit 600 000 shillings (200 euros). Cela représente le sixième de sa récolte. Il y a eu un âpre marchandage, et son père lui a conseillé d'accepter la proposition des Masaï, 200 000 (le tiers du préjudice), soit la vente d'une vache.

- C'est la malchance, ont-ils avancé. Ils vivent du côté sud de la Ndukwi, surveillent leurs bêtes mais elles s'échappent la nuit, traversent la rivière et vont ravager les récoltes.

Nous en avons assez longuement parlé, je répétais les arguments comme quoi ne rien faire pour les chasser revenait à les accepter sur le territoire. Kimsi a argué qu'il y avait peu d'herbe en ce moment. Mais personne en semble remarquer que le nombre de bêtes a doublé ou plus en dix ans, beaucoup de riches Tanzaniens investissant dans l'élevage en faisant garder leurs bêtes par les Nomades (Masaï, Mbulu, Mang'ati). Et que les éleveurs devaient donc sans cesse trouver de nouveaux pâturages. Il a énoncé les déboires à subir si l'on faisait remonter la plainte aux autorités : frais administratifs, procès ... cela lui coûterait près d'un million, voire plus.

Ces jours-ci chaque fois que je vais au village ou en ville j'aperçois un troupeau ou un autre paissant sans crainte aucune dans les champs. Il faudra sans doute attendre beaucoup plus de préjudices pour avoir une réaction.

A Kipekenya, le village au pied des montagnes, les Masaï ont été accueillis par les villageois. Mais les préjudices ont été tels que les cultivateurs ont fait appel à l'armée (une milice, en fait) pour les chasser. Les troupeaux ont donc migré vers Chabima, et selon Kimsi plusieurs d'entre eux sont revenus à Kipekenya au bout de deux semaines.