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Vincent Elouard C.V. |
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Devenir adulte ou être une grande personne semble être une évidence. Quand on pose la question, la réponse est toujours donnée sur le ton de l'évidence.
Cela implique qu'il n'y a pas de directives spécifiques pour se comporter comme un adulte. C'est un enseignement fondé sur des implications, des insinuations, des lignes vagues tirées de contes, de mythes ou d'archétypes.
Contes et mythes
Un tel comportement est enseigné au Cameroun, en Forêt, à travers les contes qui concernent la Tortue. Cet animal va jusqu'à mentir pour être la plus rusée et obtenir ce qu'elle veut. Et c'est vraiment ce que les adultes essayent de faire, puisque la tortue est leur héros.
Au japon, être un adulte est - ou était - tout à fait différent. Un de mes amis m'expliquait, sur le ton de l'évidence :
Un certain nombre de contes africains racontent de l'histoire d'un homme parti de rien, rejeté de tous. Après un certain nombre d'aventures, il finit avec la reconnaissance de la société, ayant multiplié les contacts avec un grand nombre de gens, et est devenu une référence pour ses égaux. Il fait maintenant partie du réseau social, et est même devenu l'un des liens les plus solides de ce réseau.
La pyramide sociale
La Société Occidentale parle quelquefois du cadre social :c'est un cadre dans lequel les gens évoluent, et sont libres de prospérer et d'être reconnus par les autres de la manière qu'ils veulent, pourvu qu'ils ne perturbent ni les règles ni les lois qui constituent ce cadre.
Tous les Occidentaux, dans les ateliers qui concernent le Contrat Caché, ont répondu qu'être adulte signifiait être indépendant, autonome, et pouvoir décider par soi-même. Les Indiens diraient que "maman sait mieux que personne", et les Indonésiens se réfèreraient au comportement qu'ils ont appris - sans même se poser la question de savoir si ce comportement est approprié ou non.
Mais en Afrique, de telles règles et de telles lois ne sont pas aussi clairement définies.
Comme les Anciens ont le pouvoir dans les communautés, l'on parle de la Pyramide sociale, avec les Anciens présents dans l'esprit de chacun. Et plus les Anciens sont connus, plus ils ont de poids.
Une personne en Afrique est baignée dans cette définition. Le plus important pour eux est d'être reconnu par la Société, et d'appartenir à un clan, une famille ou une communauté. Nouvellement arrivés quelque part, la première chose qu'ils cherchent est d'appartenir à une famille, et quelqu'un d'un village éloigné sera immédiatement appelé frère, sœur, tante ou oncle, et une petite pyramide sociale sera construite comme référence pour chacun.
En France, il est tout à fait fréquent de voir quelqu'un ayant passé six ou sept ans sans document légal dans le pays, ayant vécu avec une famille ou un groupe en tenant lieu, tout à fait satisfait de la situation. Un conflit avec la famille peut arriver, et la personne chassée de la communauté : ce n'est qu'à ce moment qu'elle se tourne vers les services sociaux, et découvre qu'elle aurait dû légaliser sa situation dès le début.
Etre adulte en Afrique
L'autonomie peut être proposée à des communautés, ou à de nouveaux colons. Mais doivent être clairement définis, pour chacun, son but et sa finalité. L'autonomie, l'indépendance peuvent être offertes à de petites communautés, qui se construisent d'après une pyramide sociale, ou à un clan, ou même à une famille nucléaire. Mais en aucun cas le concept ne doit être accepté comme évident, car les différentes cultures ne sont pas d'accord sur le terme.